De Nicolas Batum et Evan Fournier à Victor Wembanyama et Bilal Coulibaly : les français en NBA, à la croisée des chemins

Alors qu’on vient d’entamer la saison NBA 2023-2024, coup d’œil sur l’histoire d’amour entre la France et la ligue américaine. Alors qu’une génération dorée commence à faiblir, la relève a commencé à se montrer par l’intermédiaire de Victor Wembanyama.

Cela fait maintenant plusieurs années qu’une belle histoire d’amour existe entre la NBA et les meilleurs joueurs français. Depuis 2001, précisément, année au cours de laquelle les San Antonio Spurs misent sur un petit meneur frenchie en fin de premier tour, Tony Parker.

Si peu de gens y croyaient au départ, TP a prouvé qu’il avait les épaules pour faire partie d’une des équipes les plus victorieuses de l’histoire, mais surtout qu’un européen pouvait avoir le niveau pour côtoyer les grands joueurs américains dans une ligue qui reste très concurrentielle. 

Tony Parker lance la tendance 

Aujourd’hui, la France est le troisième pays le plus représenté en NBA, derrière les États-Unis et le Canada. Il y a bien quelques espagnols et australiens qui tentent de voler la vedette, mais en nombre de joueurs qui ont traversé l’Atlantique, la France est le premier pays non-américain fournisseur de joueur NBA. On en dénombre une quarantaine dans l’histoire, et ils n’étaient que quelques uns avant les années 2000.

Sauf que depuis, les USA ont appris à faire connaissance avec Boris Diaw, ailier fort besogneux drafté en 2003 et qui reste à ce jour le seul français à avoir disputé plus de 1 000 matchs NBA, avec Tony Parker bien sûr. Après, il y a eu l’ère des grands pivots : Ian Mahinmi, Alexis Ajinça mais surtout Joakim Noah, tous avec plusieurs centaines de matchs au compteur et même un titre de défenseur de l’année pour le dernier cité. Ensuite, on arrive sur des joueurs que les moins de 20 ans peuvent connaître, puisqu’ils sont encore actifs aujourd’hui. 

On a d’abord Evan Fournier, dont le shoot a fait les beaux jours de plusieurs franchises (Denver, Orlando, Boston…) et qui est aujourd’hui un peu plus dans le dur à New-York. Il y a aussi Nicolas Batum, un temps critiqué mais qui a réussi à revenir fort pour devenir un rouage essentiel des Los Angeles Clippers. Sans oublier Rudy Gobert, triple défenseur de l’année s’il vous plaît, qui a aussi fait son trou en NBA, où il n’est jamais facile de s’imposer.

Des jeunes qui loupent le rendez-vous 

Ça, c’est pour les belles histoires : des joueurs aujourd’hui devenus des meubles de la grande ligue, qui ont perpétué la tradition selon laquelle c’est bon quand c’est français. Le point commun parmi tous les joueurs cités plus haut ? À part Joakim Noah (9e position), aucun de ces frenchies n’a été drafté dans le top 20. Ce qui ne les a pas empêchés de réussir en NBA, comme sur la scène internationale avec un casting de talent pour épauler Tony Parker. 

Et après ? Les dernières années riment souvent avec le mot déception. Alors attention : avant aussi, il n’y a pas eu que de bonnes aventures. Par exemple, tout aussi bon joueur qu’il est et réputé en Europe, Nando De Colo n’a jamais réussi à s’imposer en NBA (119 matchs joués pour 3.8 points, 1.8 rebond et 1.7 passe de moyenne). De même pour Vincent Poirier et  Guerschon Yabusele, draftés en 2015 et 2016 et qui cumulent à peine 100 matchs NBA à eux deux, mais qui aujourd’hui font le bonheur du Réal Madrid en Europe. 

 

Et c’est dans ces années 2015-2020 que la déception est la plus visible : Timothé Luwawu-Cabarrot (24e en 2016) et Élie Okobo (31e en 2018) ? De bons espoirs, quelques saisons avant de rentrer jouer en France. Vous vous souvenez de Sékou Doumbouya, ailier longiligne plein de promesses drafté 15e en 2019 ? Même pas 100 matchs joués en NBA, il est aujourd’hui sans club à 22 ans, après un transfert avorté chez le promu en ligue grecque Marousi. Sans oublier Frank Ntilikina (8e en 2017) et Killian Hayes (7e en 2020), toujours aux États-Unis mais dont les carrières ne décollent pas, la faute a de trop nombreuses blessures pour l’un et des problèmes de shoot pour l’autre.

 
Wemby pour relancer la machine ?

À côté de cette tradition qui a du mal à se renouveler, les belles histoires dont on parlait commencent à vieillir et à perdre en impact. Preuve en est, cette même génération qui a tant assuré avec l’Equipe de France se retrouve à faire un très mauvais parcours lors de la coupe du Monde l’été dernier, avec une sortie dès le premier tour de la compétition. En NBA, Rudy Gobert accuse le coup après des saisons remarquables, Nicolas Batum va bientôt prendre sa retraite et Evan Fournier ne trouve plus de temps de jeu. Et il est beaucoup moins évident de trouver qui prendra leur suite, quand on regarde les récents prospects français venus essayer d’imiter les plus grands.

Heureusement, il y en a un qui est déjà grand par la taille, mais qui semble aussi être grand par le talent. Victor Wembanyama, premier français à être drafté numéro 1 en NBA, et seulement le deuxième européen à réussir cette prouesse, après Andrea Bargnani (on ne lui souhaite pas la même carrière…). La hype autour de Wemby est colossale, et par conséquent les attentes le seront aussi : un physique d’alien, capable de tout faire sur un terrain avec une facilité parfois déconcertante, et des promesses déjà très belles lors de la pré-saison NBA. Les américains eux-mêmes se bousculent pour « voir en vrai » le nouveau frenchie, dont l’arrivée en NBA a été comparée à celle de Lebron James. Rien que ça.

Dans son sillage, un Bilal Coulibaly (8e) pourrait aussi tirer son épingle du jeu, et relancer ainsi une machine franco-américaine qui a toujours bien tourné. Attention aux blessures et aux coups du sort, mais Wembanyama pourrait bien être le nouveau Tony Parker. Comme un symbole, les deux ont été draftés par les Spurs…

De Nicolas Batum et Evan Fournier à Victor Wembanyama et Bilal Coulibaly : les français en NBA, à la croisée des chemins

Alors qu’on vient d’entamer la saison NBA 2023-2024, coup d’œil sur l’histoire d’amour entre la France et la ligue américaine. Alors qu’une génération dorée commence à faiblir, la relève a commencé à se montrer par l’intermédiaire de Victor Wembanyama.

Cela fait maintenant plusieurs années qu’une belle histoire d’amour existe entre la NBA et les meilleurs joueurs français. Depuis 2001, précisément, année au cours de laquelle les San Antonio Spurs misent sur un petit meneur frenchie en fin de premier tour, Tony Parker. Si peu de gens y croyaient au départ, TP a prouvé qu’il avait les épaules pour faire partie d’une des équipes les plus victorieuses de l’histoire, mais surtout qu’un européen pouvait avoir le niveau pour côtoyer les grands joueurs américains dans une ligue qui reste très concurrentielle.

Tony Parker lance la tendance 

Aujourd’hui, la France est le troisième pays le plus représenté en NBA, derrière les États-Unis et le Canada. Il y a bien quelques espagnols et australiens qui tentent de voler la vedette, mais en nombre de joueurs qui ont traversé l’Atlantique, la France est le premier pays non-américain fournisseur de joueur NBA. On en dénombre une quarantaine dans l’histoire, et ils n’étaient que quelques uns avant les années 2000.

Sauf que depuis, les USA ont appris à faire connaissance avec Boris Diaw, ailier fort besogneux drafté en 2003 et qui reste à ce jour le seul français à avoir disputé plus de 1 000 matchs NBA, avec Tony Parker bien sûr.

Après, il y a eu l’ère des grands pivots : Ian Mahinmi, Alexis Ajinça mais surtout Joakim Noah, tous avec plusieurs centaines de matchs au compteur et même un titre de défenseur de l’année pour le dernier cité. Ensuite, on arrive sur des joueurs que les moins de 20 ans peuvent connaître, puisqu’ils sont encore actifs aujourd’hui.

On a d’abord Evan Fournier, dont le shoot a fait les beaux jours de plusieurs franchises (Denver, Orlando, Boston…) et qui est aujourd’hui un peu plus dans le dur à New-York. Il y a aussi Nicolas Batum, un temps critiqué mais qui a réussi à revenir fort pour devenir un rouage essentiel des Los Angeles Clippers. Sans oublier Rudy Gobert, triple défenseur de l’année s’il vous plaît, qui a aussi fait son trou en NBA, où il n’est jamais facile de s’imposer.

Des jeunes qui loupent le rendez-vous 

Ça, c’est pour les belles histoires : des joueurs aujourd’hui devenus des meubles de la grande ligue, qui ont perpétué la tradition selon laquelle c’est bon quand c’est français. Le point commun parmi tous les joueurs cités plus haut ? À part Joakim Noah (9e position), aucun de ces frenchies n’a été drafté dans le top 20. Ce qui ne les a pas empêchés de réussir en NBA, comme sur la scène internationale avec un casting de talent pour épauler Tony Parker.

Et après ? Les dernières années riment souvent avec le mot déception. Alors attention : avant aussi, il n’y a pas eu que de bonnes aventures. Par exemple, tout aussi bon joueur qu’il est et réputé en Europe, Nando De Colo n’a jamais réussi à s’imposer en NBA (119 matchs joués pour 3.8 points, 1.8 rebond et 1.7 passe de moyenne). De même pour Vincent Poirier et  Guerschon Yabusele, draftés en 2015 et 2016 et qui cumulent à peine 100 matchs NBA à eux deux, mais qui aujourd’hui font le bonheur du Réal Madrid en Europe. 

Et c’est dans ces années 2015-2020 que la déception est la plus visible : Timothé Luwawu-Cabarrot (24e en 2016) et Élie Okobo (31e en 2018) ? De bons espoirs, quelques saisons avant de rentrer jouer en France. Vous vous souvenez de Sékou Doumbouya, ailier longiligne plein de promesses drafté 15e en 2019 ? Même pas 100 matchs joués en NBA, il est aujourd’hui sans club à 22 ans, après un transfert avorté chez le promu en ligue grecque Marousi. Sans oublier Frank Ntilikina (8e en 2017) et Killian Hayes (7e en 2020), toujours aux États-Unis mais dont les carrières ne décollent pas, la faute a de trop nombreuses blessures pour l’un et des problèmes de shoot pour l’autre.

Wemby pour relancer la machine ?
À côté de cette tradition qui a du mal à se renouveler, les belles histoires dont on parlait commencent à vieillir et à perdre en impact. Preuve en est, cette même génération qui a tant assuré avec l’Equipe de France se retrouve à faire un très mauvais parcours lors de la coupe du Monde l’été dernier, avec une sortie dès le premier tour de la compétition. En NBA, Rudy Gobert accuse le coup après des saisons remarquables, Nicolas Batum va bientôt prendre sa retraite et Evan Fournier ne trouve plus de temps de jeu. Et il est beaucoup moins évident de trouver qui prendra leur suite, quand on regarde les récents prospects français venus essayer d’imiter les plus grands.
Heureusement, il y en a un qui est déjà grand par la taille, mais qui semble aussi être grand par le talent. Victor Wembanyama, premier français à être drafté numéro 1 en NBA, et seulement le deuxième européen à réussir cette prouesse, après Andrea Bargnani (on ne lui souhaite pas la même carrière…). La hype autour de Wemby est colossale, et par conséquent les attentes le seront aussi : un physique d’alien, capable de tout faire sur un terrain avec une facilité parfois déconcertante, et des promesses déjà très belles lors de la pré-saison NBA. Les américains eux-mêmes se bousculent pour « voir en vrai » le nouveau frenchie, dont l’arrivée en NBA a été comparée à celle de Lebron James. Rien que ça. 
Dans son sillage, un Bilal Coulibaly (8e) pourrait aussi tirer son épingle du jeu, et relancer ainsi une machine franco-américaine qui a toujours bien tourné. Attention aux blessures et aux coups du sort, mais Wembanyama pourrait bien être le nouveau Tony Parker. Comme un symbole, les deux ont été draftés par les Spurs…